Thomas Huriez est originaire de Romans, ville longtemps présentée comme la capitale de la chaussure. Témoin de l’effondrement de la filière en quelques années, ce jeune entrepreneur a voulu montrer qu’il est encore possible de fabriquer des vêtements en France, de les vendre à des prix abordables tout en développant une activité rentable et une production eco-responsable.
Après le succès de sa campagne de financement participatif en 2013, qui lui a permis de démarrer sa production, Thomas Huriez est toujours dans la course, l'entreprise se porte bien et la gamme s'est diversifiée. À ses deux produits phares, les jeans homme et femme, et les baskets sneakers mixtes, s’ajoutent des T-shirts, jupes, bermudas, ceintures, qui comme le jean, sont fabriqués en France à partir de matières premières écologiques et par des procédés de production responsables.
L’industrie textile est l’une des plus polluantes et énergivores du monde. Un jean parcourt en moyenne 65 000 km entre son site de production et le magasin dans lequel il est vendu.
Les coûts de transport pour les fabricants sont plus de 10 fois plus élevés que les coûts de main d’oeuvre, les usines étant implantées principalement en Asie où les ouvriers sont bien souvent surexploités et souspayés.
La marque de Thomas Huriez, garantissant une production locale française, a été baptisée 1083 en référence à la distance à vol d’oiseau qui séparent les deux villes les plus éloignées de France : Menton dans l'extrême Sud-Est, et Porspoder dans l'extrême Nord-Ouest.
Le coton denim est tissé à Charlieu et Rupt-sur-Moselle, et teint dans l’une des dernières usines françaises, située dans la Loire. L’usine d’assemblage se trouve à Marseille.
Pour s’en sortir financièrement et afficher des tarifs raisonnables (89 et 99euros selon les modèles de pantalons), 1083 dépense à l’inverse des géants mondiaux du textile. En moyenne 20 % du prix d’un jean sert à payer la main-d’oeuvre et 1 % est consacré aux frais de transport. Pour les industriels délocalisés, c’est 1 % du prix pour la main d’oeuvre et 11 % pour le transport.
Par ces choix économiques, 1083 réduit considérablement son emprunte carbone et crée des emplois pérennes justement payés. Toutes les étapes de la production sont mieux contrôlées et les coûts davantage maîtrisés.
Les fibres de coton sont issues de l’agriculture biologique, importées d’Italie (comme les rivets et les boutons), la filature de coton en France ayant totalement disparue. Tandis que les colorants de teinture sont testés et certifiés non toxiques.
Les produits 1083 sont commercialisés dans la boutique de Romans et sur la plateforme d’e-commerce. La marque propose en prime, des patrons téléchargeables gratuitement, destinés aux adeptes de couture qui souhaitent confectionner eux-mêmes leur pantalon et consommer encore plus local.
Crédit photos : 1083 | Facebook
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