La récolte de miel "à la source" se fait en plusieurs étapes bien spécifiques. En résumé, il s’agit d’enfumer les abeilles afin de pouvoir ouvrir la ruche et recueillir sans danger le miel contenu dans les alvéoles. C’est la principale intervention de l’apiculteur, celle qui prend le plus de temps et sans doute la plus délicate.
Stuart Anderson et son fils Cedar ont toujours consommé le miel produit par leurs abeilles. Abeilles que Cedar s’en voulait de martyriser à chaque fois qu’il devait bouger les plaques de la ruche pour récupérer le miel. Les nombreuses piqûres et le travail fastidieux de la récolte ont achevé de le convaincre : il fallait réfléchir à une alternative plus simple.
Dix ans ont été nécessaires pour que Cedar et son père finalisent leur ruche nouvelle génération, baptisée Flow Hive. Hive veut dire "ruche" en anglais (les Anderson sont Autraliens), Flow évoquant ici le fait de s’écouler. Car son fonctionnement est finalement aussi évident qu’il a été long à mettre au point : c’est un simple robinet qui permet de récupérer le miel.
Pour cela, il a fallu repenser l’intérieur de la ruche : les plaques traditionnelles servant de support aux alvéoles fabriquées par les abeilles sont remplacées par des cadres sur lesquels des petits compartiments en plastique sont préformés. Les insectes achèvent la construction de ces petites cellules puis y déposent leur butin sucré. Lorsque les alvéoles sont pleines, il suffit de déclencher un mécanisme qui bascule les plaques et laisse s’écouler le miel par un robinet -en plastique également.
L’invention des Anderson a provoqué une adhésion surprenante : ils ont choisi de financer leur projet sur la plateforme de crowdfunding Indiegogo, il y a plus d’un an. Ils ont atteint leur objectif de 70 000 $ en… 10 minutes. Leur gagnotte dépasse aujourd’hui les 12 millions de $. Trois modèles de ruches sont à ce jour en vente sur leur site internet, avec accessoires et équipement.
Cependant quelques puristes se désolent de cet engouement. Le site américain Honey Colony a d’ailleurs publié un long article détaillant les trois raisons de ne pas céder à la ruche magique Flow Hive. La première concerne le plastique utilisé pour les plaques. Contrairement à la cire d’abeille, le plastique ne vit pas, il ne réagit pas à la température, il ne filtre pas le miel. Et puis les abeilles n’aiment tout simplement pas ça.
La seconde raison évoquée par Maryam Henein est le manque d’interaction entre les abeilles et les humains : être apiculteur est un métier mais aussi une passion. L’apiculteur aime ses abeilles autant que leur miel. Pour finir, la journaliste semble passablement agacée par l’aspect "gadget pas donné" de cette ruche à robinet. Il faut en effet compter 699 $ (630 €) pour acquérir une Flow Hive, sachant qu’un modèle de base normal coûte moins d’une centaine d’euros.
Dans le contexte environnemental actuel, la disparition des abeilles est malheureusement une éventualité tangible. Si la ruche Flow Hive est controversée, elle n’en reste pas moins l’invention de passionnés. Alors qui sait, son côté fonctionnel fera peut-être naître des vocations.
Photos et vidéo : Flow Hive
Articles dans la même catégorie
Il ressemble à de la viande de bœuf, il sent, se cuit et goûte comme la viande de bœuf et pourtant, ce steack haché ne contient pas la moindre trace de bovin. C’est l’Impossible Burger, première réalisation d’une start-up californienne.
Travaillant sur ce projet depuis 3 ans, la marque de bière danoise Carlsberg a récemment présenté ses futures bouteilles et capsules. Fabriquées à partir de fibres de bois durables, les Green Fiber Bottles devraient être 100% biodégradables.
Plusieurs grandes gares françaises se sont en effet équipées de bornes baptisées We-bike où les voyageurs viennent pédaler pour recharger les batteries de leur téléphone ou tout autre appareil multimédia.
Une étude conduite sur les produits génétiquement modifiés a montré que ces derniers seraient liés au cancer. Manger sain et bio est alors devenu une préoccupation mondiale.