Décryptage de la shrinkflation, cette nouvelle pratique commerciale trompeuse

Décryptage de la shrinkflation, cette nouvelle pratique commerciale trompeuse


Tendances Commerciales

Le mois de septembre marque la rentrée, une occasion rêvée pour faire le point en matière de consommation et de dresser un bilan peu glorieux du pouvoir d’achat des Français. Et pour cause, outre l’inflation qui met à mal les ménages les plus modestes, de nouvelles pratiques commerciales douteuses ont le vent en poupe ces derniers mois.

Décryptage de la shrinkflation, cette nouvelle pratique commerciale trompeuse

Le mois de septembre marque la rentrée, une occasion rêvée pour faire le point en matière de consommation et de dresser un bilan peu glorieux du pouvoir d’achat des Français. Et pour cause, outre l’inflation qui met à mal les ménages les plus modestes, de nouvelles pratiques commerciales douteuses ont le vent en poupe ces derniers mois. La plus connue n’est autre que la shrinkflation, fermement dénoncée par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui s’est exprimé sur le sujet via différents médias. Il juge la « situation inacceptable » et promet que le Gouvernement se penche très sérieusement sur le sujet. Décryptage de cette pratique qui a vu le jour au début des années 2000 et de ses conséquences.

Shrinkflation, cheapflation et greedflation : le consommateur est toujours perdant

Face à l’inflation et la hausse des prix qui semblent n’avoir de cesse, les grandes marques rivalisent d’ingéniosité. Non pas pour soutenir le pouvoir d’achat, mais bel et bien dans un but de profit. Revenons sur trois pratiques destinées à duper le consommateur et à lui faire payer le prix fort.

La shrinkflation

Appelée réduflation en français, cet anglicisme vient du terme « shrink » signifiant rétrécir. Par définition, il désigne la réduction de la quantité d’un produit sans pour autant diminuer le prix. Pire encore, il arrive que la quantité soit revue à la baisse et le prix à la hausse. Les fabricants se justifient en prétextant une augmentation des coûts des matières premières, de l’énergie et de la production. Une réalité qui n’est pas à remettre en doute, mais plutôt à nuancer. En effet, il n’est pas rare que pour une hausse globale de 10 à 20 %, le prix d’un produit décolle de plus de 30 %. Le consommateur, pris en étau, finit souvent par acheter malgré tout son produit, sur un fond de frustration.

Parmi les marques récemment pointées du doigt pour s’être adonnées à de telles pratiques, on citera notamment Lays, Lipton, Amora ou encore Bel (Kiri).

De leur côté, les fabricants tentent de se dédouaner et de justifier l’injustifiable. Ils se targuent de ne pas faire augmenter leurs prix en période d’inflation. Un point positif très vite gommé par le mécontentement des consommateurs, lésés sur la marchandise.

La cheapflation

Un autre anglicisme, cette fois issu du terme « cheap », soit bon marché. Vous commencez à comprendre là où nous voulons en venir, n’est-ce pas ? Les fournisseurs ont trouvé une excellente manière d’éviter une hausse des prix. Ils remplacent certains ingrédients de leurs produits par des alternatives de moindre qualité, et donc, à moindres frais. Seul bémol, le consommateur n’en est pas alerté. Il suppose donc qu’il achète le même produit, sans se douter que certains composants ont été remplacés. Bien entendu, malgré la baisse de qualité globale, le prix ne suit pas la même tendance.

La greedflation

Dernière pratique et non des moindres : la greedflation, « greed » signifiant cupidité. Il s’agit du procédé de plus en plus répandu consistant à profiter de l’inflation pour gonfler les coûts alors que ceux-ci n’ont que peu monté. Il n’y a pas de substitution d’ingrédients comme pour la cheapflation mais la hausse de prix n’est pas justifiable. Parmi les produits touchés par ce phénomène, on citera notamment le chocolat, dont l’augmentation tarifaire ne reflète pas la récente inflation.

Comment lutter et faire entendre sa voix ?

Les mesures prises par les grands groupes

Première bonne nouvelle : outre le fait de rendre publiques ces pratiques peu scrupuleuses, elles sont désormais pointées du doigt par certains acteurs de la grande distribution. Depuis le 11 septembre 2023, Carrefour indique par un panonceau les marques usant de la shrinkflation. De son côté, Intermarché communique ouvertement à propos des marques problématiques (notamment Findus). Enfin, Système U reste sur la réserve et estime que c’est à l’État de légiférer.

Chapeau bas aux enseignes de la grande distribution ? Pas tout à fait. Certaines n’hésitent pas à leurrer les clients sur leurs propres produits de marque distributeur alors qu’elles dénoncent leurs concurrents faisant de même. Par ailleurs, les chaînes de restauration agissent également de la sorte. Dernière actualité en date, Mc Donalds qui a réduit la taille d’un burger mythique… sans faire baisser son prix, vous vous en doutez !

Les promesse de l’État et du Gouvernement

Si certaines chaînes de supermarchés ont déjà pris les devants, d’autres considèrent, à raison, que l’État doit également se saisir du sujet. Le ministre de l’Économie se veut rassurant : il promet une étude approfondie de la situation à partir du mois de novembre, suivie d’un texte législatif visant à interdire ce type de pratique dès le premier trimestre 2024. Les Français devront donc s’armer de patience dans les prochains mois et redoubler de vigilance s’ils veulent préserver leur niveau de vie et leur pouvoir d’achat.

Quelques bonnes pratiques à adopter

Comme le rappelle le proverbe, « un homme averti en vaut deux ». Lorsque vous réalisez vos achats en supermarché, faites preuve de la plus grande vigilance et ne vous laissez flouer ni par les communications alléchantes, ni par les grandes banderoles colorées qui vous poussent à acheter les yeux fermés. Comparez les prix des produits au kilo et n’hésitez pas à faire l’impasse sur les marques au comportement douteux.

Si tous les consommateurs boycottent les marques dont les pratiques commerciales sont abusives, il y a fort à parier qu’elles devront se réadapter et trouver de nouveaux moyens de réduire les coûts, cette fois en toute transparence vis-à-vis du consommateur.

_______________________________________________________________________________________________

Sources :

https://www.capital.fr/conso/shrinkflation-cheapflation-greedflation-les-entourloupes-des-marques-pour-vous-faire-payer-plus-cher-1478837

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/qu-est-ce-que-la-shrinkflation-et-comment-le-gouvernement-entend-il-la-combattre/ar-AA1gTGDH

Article rédigé par La Rédaction Au-Magasin.fr

Articles dans la même catégorie

UE : vers l'adoption d'un chargeur universel pour téléphones et tablettes

UE : vers l'adoption d'un chargeur universel pour téléphones et tablettes

L'une des commissions du Parlement européen vient de voter un amendement visant à uniformiser les chargeurs de téléphones. Le chargeur universel, évoqué dans des accords de 2009, sera inclus dans le projet de loi sur les équipements hertziens.

  • Téléphonie
  • Tendances Commerciales
Fin des soldes d’été 2023 : l’heure est au bilan pour le commerce local

Fin des soldes d’été 2023 : l’heure est au bilan pour le commerce local

Les soldes d’été viennent de se terminer, il est temps de dresser un bilan de cette opération qui, jadis, était très attendue par les Français. Après une pandémie et plusieurs crises économiques, les consommateurs ont-ils changé leur manière d’acheter ? Les soldes sont-elles toujours aussi chères au cœur des acheteurs ou connaissent-elles un véritable désamour ?

  • Tendances Commerciales
  • Made in France
Ventes de bières en baisse dans les bars : les brasseurs accusent la taxe de janvier

Ventes de bières en baisse dans les bars : les brasseurs accusent la taxe de janvier

Au premier trimestre, la consommation de bière dans les bars et les restaurants a reculé de 15%, une conséquence de son prix au comptoir. Les brasseurs accusent la hausse conséquente des droits d’accises, appliquée au 1er janvier dernier.

  • Alimentation/Boisson
  • Tendances Commerciales
Une hausse de la TVA de 7 à 19,6% sur certains services à domicile

Une hausse de la TVA de 7 à 19,6% sur certains services à domicile

Suite à une directive de la Commission européenne, le gouvernement français vient d’augmenter la TVA de 7 à 19,6% sur certains services à domicile. Ainsi, les taux appliqués aux services à la personnes varient entre 5,5% et 19,6%, depuis le 1er juillet.

  • Services
  • Tendances Commerciales
Décryptage de la shrinkflation, cette nouvelle pratique commerciale trompeuse