Le 24 avril 2013, 1 138 ouvriers ont trouvé la mort dans l'effondrement du Rana Plaza, qui a fait également plus de 2 000 blessés. Situé à Dacca au Bangladesh, ce bâtiment était en partie occupé par des ateliers de confection insalubres, produisant à bas prix les produits de 29 marques occidentales. Si certaines d'entre elles, comme Primark, Loblow et Mango, ont reconnu leur responsabilité et ont commencé à indemniser les victimes en 2013, d'autres refusent toujours d'avouer leur implication dans cet accident.
Afin d'indemniser les victimes et leurs familles, le fonds d'indemnisation spécifique a fixé le montant nécessaire au dédommagement des victimes à 40 millions de dollars. Deux ans après, il manque toujours plus de 6 millions de dollars, malgré les dons effectués par des associations et des donateurs privés et d'autres enseignes non impliquées dans cette affaire.
Quelques jours après la catastrophe, la marque anglaise Primark a fait savoir dans un communiqué qu'elle travaillait avec l'un des sous-traitants basé au 2e étage du Rana Plaza. Elle a ainsi mis en place, en partenariat avec une ONG, une aide alimentaire d'urgence et un programme d'indemnisation sur le long terme. Selon le site de l'enseigne, 95 % des 14 millions de dollars d'indemnités auraient d'ores et déjà été distribués depuis 2013, dont 1 million a été versé au fonds d'indemnisation créé après l'effondrement. En juin, la marque française Camaïeu a intégré le programme, ayant effectué des commandes en juin 2012. Il a fallu ensuite plus de 6 mois avant qu'elles ne soient rejointes par le groupe canadien Loblow (Joe Fresh), ayant versé plus de 3,3 millions de dollars au fonds, ainsi que le groupe Benetton.
Mango a ensuite reconnu avoir commandé plus de 25 000 échantillons aux sous-traitants du Rana Plaza, suivi des enseignes El Corte Inglès, LPP SA, Mascot, Premier Clothing, Inditex et KiK. Selon la liste des donateurs publiée sur le site du fonds d'indemnisation du Rana Plaza, plusieurs enseignes américaines ont effectué des versements à la filiale américaine de l'ONG bangladaise BRAC USA, à savoir Asda, Gap Foundation, VF Foundation, Bonmarché, The Children's Place et Walmart. Ces deux dernières ont toutefois nié, pendant près d'un an, leur implication dans les activités du Rana Plaza. Par ailleurs, Gap a tout de même participé au programme, bien que non impliqué, estimant être concerné, car ayant une part de sa production au Bangladesh comme bon nombre des entreprises de prêt-à-porter. Il est en de même pour VF Foundation et le groupe N Brown.
En revanche, certaines entreprises du secteur comme la marque Tex de Carrefour réfutent toujours toute implication dans cet accident, bien que des étiquettes de la marque aient été trouvées dans les décombres. Même cas de figure concernant le groupe Auchan qui refuse toujours à ce jour de reconnaître toute forme de responsabilité dans le drame, sans tenir compte de ses étiquettes déterrées dans les gravats. Toutefois, elle a annoncé un « don » de 1,5 million de dollars en août dernier afin de « marquer […] sa solidarité avec les ouvriers et les ouvrières de ce pays où sont confectionnés une partie des vêtements de sa marque », comme le précise un article de France info. Une plainte a d'ailleurs été déposée, en avril 2014, contre le groupe par trois ONG françaises.
Afin de responsabiliser les entreprises mères vis-à-vis de leurs sous-traitants, un débat s'est ouvert fin 2013 en France. Toutefois, aucune proposition de loi n'a réellement abouti, comme le souligne un article de Rue89, datant du 30 janvier 2015.
Deux ans après le drame, le bilan reste toujours mitigé pour les victimes. En effet, seuls 24 millions de dollars ont été versés sur les 30 millions nécessaires pour indemniser les ouvriers et leurs familles. Les associations appellent donc les marques responsables, ne s'étant pas manifestées, à se mobiliser et à prendre leurs responsabilités. En réponse à cela, Benetton vient d'augmenter sa part d'indemnités versées à 1,6 million de dollars.
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